Les avis sur ce point sont partagés, mais, quoi qu'il en soit, Molière ne s’est jamais paré du titre d'avocat et son nom ne figure ni dans les registres de l'université d'Orléans où il était possible d'étudier mais aussi d'acheter sa licence de droit, ni dans ceux du barreau de Paris[14]. » « Tous [ses contemporains] s'accordent pour louer les qualités exceptionnelles du metteur en scène et de l'acteur comique[182]. Molière a pratiqué la plupart des genres dramatiques de comique : farce, comédie d'intrigue, comédie de mœurs, comédie de caractère, comédie-ballet. Par exemple, Mascarille, le « petit marquis » des Précieuses ridicules, joué par Molière lui-même, est ainsi décrit par une spectatrice de l'époque : « Sa perruque était si grande qu’elle balayait la place à chaque fois qu’il faisait la révérence et le chapeau si petit qu'il était aisé de juger que le marquis le portait bien plus souvent dans la main que sur la tête […] ses souliers étaient si couverts de rubans qu'il ne m'est pas possible de vous dire s'ils étaient de roussi, de vache d'Angleterre ou de maroquin ; du moins sais-je bien qu'ils avaient un demi-pied de haut, et que j'étais fort en peine de savoir comment des talons si hauts et si délicats pouvaient porter le corps du marquis, ses rubans, ses canons [partie de la culotte] et la poudre[271]. L'une de ses premières farces, Le Médecin volant, serait peut-être adaptée du Medico volante d'un anonyme italien[220]. En 1547, Ronsard fait la connaissance de Joachim du Bellay ( Voir " Biographie de Joachim du Bellay") . Il lui fallut aussi arbitrer à plusieurs reprises les rivalités de préséance entre les trois comédiennes vedettes de la troupe : Madeleine Béjart, la plus ancienne, la Du Parc renommée pour sa beauté et la De Brie dont le talent était remarquable[192]. Dans George Dandin ou le Mari confondu, Lubin, qui est au service de l’amant, se trompe par trois fois sur « l’identité de Dandin, le prend pour confident et lui donne une information qu’il ne devrait pas lui donner sur les amours adultères d’Angélique[295]. œuvre l école des femmes auteur molière théâtre. Excellent improvisateur, il a été jusqu'à l'automne 1664 l'orateur de la troupe, chargé de présenter la pièce avant la représentation pour obtenir l'attention du public tout en vantant l'intérêt ou le mérite des acteurs. », Comme le note Jacques Scherer, « Le personnage comique de Molière est un inconscient […] Il ne comprend jamais qu'il est comique. Biographie de Molière (1622-1673) Molière (Jean-Baptiste Poquelin) est baptisé le 15 janvier 1622 à Paris (église Saint-Eustache). Benoît-Constant Coquelin as Mascarille in Les Précieuses ridicules, c.1888. Cette démarche reste sans succès. », Cette manie pousse les personnages à un tel niveau d'aveuglement qu'ils deviennent leurs pires ennemis. Le roi la verra deux fois, la première à Saint-Cloud, le 11 août, la seconde le 17 septembre 1672 à Versailles ; ce sera alors la dernière fois que Molière jouera à la cour[138]. Il … Au cours de cette période, Molière compose quelques farces ou petites comédies et ses deux premières grandes comédies. Quelques semaines après la première représentation, le curé Pierre Roullé, farouche adversaire du jansénisme, publie un opuscule intitulé Le Roy glorieux au monde, ou Louis XIV, le plus glorieux de tous les Roys du monde, dans lequel il traite Molière de « démon vêtu de chair et habillé en homme[96] ». Dans plusieurs de ses pièces, le personnage principal est un père tyrannique affublé d'un gros défaut qui perturbe la vie de toute la famille. De retour à Paris en 1658, il devient vite, à la tête de sa troupe, le comédien et auteur favori du jeune Louis XIV et de sa cour, pour lesquels il conçoit de nombreux spectacles, en collaboration avec les meilleurs architectes scéniques, chorégraphes et musiciens du temps. ». Molière confie aussi à Marc-Antoine Charpentier les intermèdes musicaux de pièces anciennes qu'il reprend, tel Le Mariage forcé dont le trio burlesque « La, la, la, la, bonjour » est resté célèbre[147]. Biographie de Molière Jean-Baptiste Poquelin naît dans une riche famille bourgeoise en 1622. Auteur dramatique français (Paris 1622-Paris 1673). En 1672, ce sera Les Femmes savantes. Le 1er octobre 1672, Molière et sa famille s’installent rue de Richelieu, dans une vaste maison à deux étages avec entresol[n 54]. Il va désormais se consacrer à la comédie et donner ses lettres de noblesse à ce genre théâtral jusqu'alors méprisé par les grands acteurs. Puis pour de nouvelles fêtes à Saint-Germain, en février 1670, il place Les Amants magnifiques dans les spectacles des divertissements royaux. Il imagine des situations proprement burlesques, comme dans Monsieur de Pourceaugnac où un intrigant persuade un provincial un peu épais de se travestir en femme pour échapper à ses poursuivants (Acte III, scènes 1-4). En 1682, La Grange[n 59], à qui Armande Béjart avait remis tous les papiers de son défunt mari[169], publie les Œuvres de Monsieur de Molière en huit tomes, dont les deux derniers, intitulés Œuvres posthumes, donnent à lire pour la première fois des pièces que Molière n'avait jamais fait paraître. Elle jouissait d’une large aisance. En octobre 1644, le théâtre du Marais, refait à neuf et doté d'une salle équipée à présent de « machines », accueille de nouveau le public, et il semble que la salle des Métayers commence alors à se vider. Il a quitté la maison de la rue Saint-Honoré et demeure à présent rue de Thorigny, dans le quartier du Marais, non loin des Béjart[16]. (Musée Condé, Chantilly.) un comédien et dramaturge français, baptisé le 15 janvier 1622 à Paris, où il est mort le 17 février 1673. Le curé de Saint-Eustache ne peut, sans faire scandale, l’enterrer en faisant comme s’il n’avait pas été comédien. « Je suis tout prêt, cruelle, à te prouver ma flamme[n 75]. Les deux grands-pères de Jean-Baptiste tiennent eux aussi commerce de meubles et de tapisseries, à quelques pas de là, dans la rue de la Lingerie. En octobre, il présente devant la cour L'Impromptu de Versailles, sorte de « comédie des comédiens », dans laquelle il met en scène sa propre troupe en train de répéter et demande solennellement à ses ennemis de cesser de l'attaquer sur sa vie privée[90]. Molière n’ayant pas signé de renonciation à sa profession de comédien, il ne peut recevoir une sépulture religieuse, car le rituel du diocèse de Paris subordonne l’administration des sacrements à cette renonciation faite par écrit ou devant un prêtre[163]. », Acte d'engagement du danseur Daniel Mallet, reproduit dans. » Ce thème sera exploité dans la pièce Élomire hypocondre (1670)[81] et, plus encore, dans la biographie romancée La Fameuse Comédienne (1688), qui dresse de « la Molière » un portrait extrêmement négatif[n 37]. Il fait de solides études au Collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand) de Paris où il étudie les mathématiques, la physique, la philosophie, la danse, et l'escrime. En décembre 1671, le roi commande pour l’arrivée de la nouvelle épouse de Monsieur un ballet, La Comtesse d'Escarbagnas, joué plusieurs fois devant la cour[135]. — Géronte : Non. En 1631, Jean Poquelin père rachète à son frère cadet, Nicolas[n 9], un office de « tapissier ordinaire de la maison du roi[n 10] », dont cinq ans plus tard il obtiendra la survivance pour son fils aîné. die schule der frauen molière. Le premier, en particulier, qui était son exact contemporain et se disait son ami[11], avait été pendant plusieurs années professeur au collège de Clermont[12] ». Il n’y a pas à ses yeux un comique, « ils introduisent brusquement en nous une vue de l'événement différente de celle que l'événement nous suggère, et même contraire, « comique visuel, comique verbal, comique de situation ne sont chez Molière que le langage du ridicule […] le ridicule est un sentiment de l'âme qui s'exprime toutes les fois que s'observe quelque disconvenance, quelque défaut de raison qui fait manquer à la convenance dans les relations aux hommes et aux choses, « véritablement une espèce de brimade sociale, « le spectacle comique nous réunit dans la connivence de ce rejet manifesté par le rire : par là, il est agent de réconciliation, d'euphorie, « le comique de Molière porte sur toutes les catégories qui constituent son public. Moliere periphrase. […]. — Nérine : Tout Chin-Quentin a assisté à no noce[264]. La bouffonnerie des déguisements relève donc aussi du comique de situation. Cette édition critique, qui a fait autorité pendant un siècle, reproduit les textes des différentes polémiques autour des créations de Molière. ». Biographie de Molière (1622- 1673) 1622: Naissance à Paris de Jean-Baptiste Poquelin, fils d'un marchand tapissier, fournisseur officiel de la Cour : 1632: Mort de sa mère. Car à coup sûr elles sont toujours brouillées ensemble. Les historiens s'accordent à voir la future « Mademoiselle Molière » (Armande Béjart) dans la jeune « Mlle Menou » qui, en 1653, jouait le rôle d'une néréide dans une représentation de l'Andromède de Corneille donnée à Lyon par Molière et ses camarades[80]. Le 29 mars 1672, le roi lui accorde la permission d’employer 6 chanteurs et 12 instrumentistes, à peu près l’effectif utilisé par son théâtre[145]. Voir, « […] il vient le nez au vent, / Les pieds en parenthèse, et l'épaule en avant, / Sa perruque qui suit le côté qu'il avance, / Plus pleine de laurier qu'un jambon de Mayence, / Ses mains sur le côté d'un air peu négligé, / Sa tête sur le dos comme un mulet chargé, / Ses yeux fort égarés, puis débitant ses rôles, / D'un hoquet éternel sépare ses paroles, / Et lorsque l'on lui dit : Et commandez ici, / [Il répond :] / Con-nai-sez-vous-Cé-sar-de-lui-par-ler-ain-si ? Fidèle en tout à sa doctrine, écrit Constant Martha17, Lucrèce aura trop mis en pratique un des plus importants préceptes dÉpicure : « Cache ta vie ». ». / De la façon que son nom court, / Il doit être par-delà Rome. Entrent deux acteurs comiques, le célèbre « enfariné » Jodelet[n 30] et son frère L’Espy, ainsi que Philibert Gassot, sieur Du Croisy et Charles Varlet, sieur de La Grange. « Tout ce qui n'entre point dans le corps, dit-il, je l'éprouve volontiers ; mais les remèdes qu'il faut prendre me font peur ; il ne faut rien pour me faire perdre ce qui me reste de vie. Molière et Armande auront un premier fils, Louis, baptisé le 24 février 1664 avec pour parrain Louis XIV et pour marraine Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans, mais cet enfant meurt à 8 mois et demi. Dès 1674, Samuel Chappuzeau fait un vibrant « Éloge de Molière » : « Outre les grandes qualités nécessaires au poète et à l'acteur, il possédait toutes celles qui font l'honnête homme ; il était généreux et bon ami, civil et honorable en toutes ses actions, modeste à recevoir les éloges qu'on lui donnait, savant sans vouloir le paraître, et d'une conversation si douce et si aisée que les premiers de la Cour et de la Ville étaient ravis de l'entretenir[174]. Ce dernier, après enquête, « eu égard aux preuves » recueillies, permet au curé de Saint-Eustache d’enterrer Molière, à condition que cela soit « sans aucune pompe et avec deux prêtres seulement, et hors des heures du jour et qu'il ne sera fait aucun service pour lui, ni dans la dite paroisse, ni ailleurs[165] ». Après des études de droit et de philosophie, il décide de se consacrer au théâtre. En mars 1672, Lully obtient du roi l’exclusivité des spectacles chantés et interdit aux troupes théâtrales de faire chanter une pièce entière sans sa permission[n 55]. Le triomphe du Tartuffe, enfin joué librement le 5 février 1669, va faire oublier le relatif échec de L'Avare[127]. Cela arriva comme je l'avais prédit, et dès cette première représentation l'on revint du galimatias et du style forcé »[n 67]. Comme il y avait longtemps qu'on ne parlait plus de petites comédies, l'invention en parut nouvelle, et celle qui fut représentée ce jour-là divertit autant qu'elle surprit tout le monde.