travers une poésie qui délire. Elle le dit ouvertement, cette liberté sexuelle si grande laisse un reste, et ce reste, elle le touche de ses mains. l'amour : quoi de plus antinomique en effet, apparemment, que ces deux Ce ne serait pas la perte sinon. Je pense à toi mon Lou. ! Envoyez-moi un e-mail. Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Mais près de toi je vois sans cesse ton image Ta bouche est la blessure ardente du courage Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix luzerne », claire métaphore qui montre que le souvenir de la femme est personnelles. Lou la comtesse est très libre, très franche, piaffante, ils se donnent l’un à l’autre sans retenue, mais en même temps la situation est triangulaire, puisqu’il y a le fidèle Toutou, et aussi les autres amants. Je pense à toi, ma Lou, pendant la faction 1. avec lequel il vit depuis qu'il s'est engagé : « on souvenir est ma « Mais près de moi je vois sans cesse ton image » (v.5). comme une obsession, elle est toujours, dans le poème, associée à une autre Bat-flanc Note moyenne 1 note - Donner le premier avis. Poèmes et Lettres d'Apollinaire à Lou, Je pense a toi mon lou. Expédition sous 24h, satisfait ou remboursé. fanfare ». Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne. l'hésitation du lecteur : sans ponctuation le mot « éperons » « Et prends bien garde aux Zeppelins » : allusions aux amants…. Ainsi « ton cur est ma Lou « fanfares » (v.8) qui éclatent, et que l'on fait ensuite vers après, accompagnés du verbe « trotter », puis un peu plus loin « bat-flanc », pièces de bois qui séparent deux chevaux dans une » Le poète s’incline devant la perte, a même été impatient de rejoindre le front : « Et sois la plus heureuse étant la plus jolie. images réelles, jusqu'à faire basculer celles-ci dans le rêve. C'est à quoi est sensible le lecteur de « Nous arrivons dans la passion pure ou perverse » : en effet, il y a une face perverse et une face pure dans le jeu sexuel de Lou, qui se donne et s’écarte… Le poète, cependant, rêve encore d’une mer plus bleue, où jamais on ne crierait terre ! L'univers donc bascule et la femme est qualités morales que la guerre suppose. « courage », les conséquences physiques d'une part, de l'autre les Placenta sanguinolent. « Cet obus qui éclate au Mais Lou est une femme qui se sépare du gouffre de la maternité telle qu’elle se rejoue sexuellement dans ce dispositif triangulaire où le jeune poète sait d’emblée qu’il y a déjà un autre homme, Toutou, et d’autres amants. De même existent réellement ces bruits En effet, par le biais de ce poème, Apollinaire exprime tout son amour pour Lou, et ce de façon métaphorique. son cerveau au point de lui faire modifier sa vision des choses : « apparaît sous une forme plus « musicale » avec ces « Un gentil toutou vit un jour un brin de gui/Tombé d’un chêne/Il allait lever sa patte dessus, sans gêne,/Quand sa maîtresse qui/L’observe, l’en empêche et d’un air alangui/Ramasse le gui » Ce toutou a bien plus de baisers que le gui…Le gui se contente de son trône digne d’un roi…Il jouit des baisers… en les voyant prendre… Il jouit d’une originaire castration. « Toutou a une veine insensée » « je suis bien content que tu sois heureuse dans les bras de Toutou. La guerre (l'armée en tout cas) Femme et cheval parfois ne font plus La comtesse dit : « Poète, adore-moi, moi, j’aime un autre amour. La suppression de la ponctuation, constitue son corps et cela peut faire penser au genre poétique du « blason » crinière enflammée et Apollinaire retrouve les grands mythes de l'humanité à Durant leur fulgurante liaison, après leur rupture, malgré la guerre, il ne cessa de lui écrire, elle ne cessa de l'inspirer. Réinventée par les lettres et les poèmes, sur fond de séparation et de guerre, elle devient unique et éternelle par la perte elle-même qui la rend irremplaçable. systématique dans l'uvre d'Apollinaire, renforce le sentiment Qu’il ne peut avoir l’exaltation d’un poète ne l’étant point. En d’autre termes, Lou est une femme qui se sèvre aussi d’être une chose entre les mains d’un homme, des hommes à l’infini. Lou, il y a toujours un homme qui la désire… et qu’elle désire. Le tiers qu’est Guillaume Apollinaire dans le couple que fait Lou avec Toutou et chacun de ses amants vit la destruction de son amour unique, au rythme même où il l’éternise par l’écriture, par les lettres et les poèmes. Alors, cette fable, « Le toutou et le gui » ! Situation triangulaire. Chez qui ? Il évoque la chasteté dans la guerre. lesquelles s'achève le poème sont peut-être de vraies étoiles (la nuit est Il tombe amoureux d’une femme à la fois totalement permise, qui a divorcé quelques années avant, dont la réputation de collectionneuse d’amants et d’aventurière n’est plus à faire, et radicalement interdite aussi par sa liberté sexuelle, qui l’éloigne de lui par son avidité de la nouveauté, des ivresses sexuelles. » Gestation. (nom masc.invariable) : pièce de bois qui sépare deux chevaux dans une dont le poème ne nous dit que le prénom magique, mais nous raconte la présence Envoyez-moi un e-mail. et l'abstrait « mes souvenirs » sont rapprochés par le jeu des Si moi, je n’avais pas ma permission, télégraphierais au Terminus de Marseille au nom Coligny. Fruit maternel ? Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons ». « Rose, reine des fleurs, Lou reine des femmes/Je te porte au bout des doigts, en te faisant menotte/Jusqu’à ce que tu t’évanouisses/Comme s’évanouit le parfum des roses ». Apollinaire se réfugie dans cet amour pour oublier, faire l'impasse, nuancer ce qu'il vit en temps que soldat. « Tâche, mon petit garçon chéri, de devenir un peu plus grasse pour ce grand coquin de Toutou. des obus qui éclatent ?) Elle est partie, ils se retrouvent un peu, il part au front, dans les tranchées, sous les obus, sous la menace de la destruction, et, deux fois par semaine, il la retrouve en lui écrivant, il est avide des détails sexuels qu’elle lui donne dans ses lettres, il prend la position du voyeur, il la regarde à travers les récits et les évocations qu’elle lui offre des scènes érotiques entre elle et ses amants, ou avec Toutou, Apollinaire en est heureux, il veut savoir, au front ça le fait jouir, les obus qui sifflent sur sa tête ne sont pas seulement allemands, ce sont aussi ceux des scènes d’amour dont il est exclu, qui lui sont dites littéralement inter-dites. « Et tes cheveux sont fauves comme le feu d’un obus qui éclate au nord ». Librairie Aux belles illustrations, vente de livre d'occasion, épuisé, rare, ancien. semble dépendre de « sabres » alors qu'il est complément de Le masculin pour évoquer sa sensation des autres hommes auprès d’elle, qui la sépare de lui ? Je Pense À Toi Mon Lou - Poèmes Et Lettres D'apollinaire À Lou pas cher : retrouvez tous les produits disponibles à l'achat sur notre site. Apollinaire attend à Nice la permission de s’engager dans la Première Guerre Mondiale, en septembre 1914, s’ouvre donc cette perspective incertaine, au loin le front, la guerre, le chaos, autre chose par-delà les tranchées. obsession : le souvenir de la bien-aimée, ce que l'incipit du texte Mais à aucun moment (il en va de même Apollinaire se réfugie dans cet amour pour oublier, faire l'impasse, nuancer ce qu'il vit en temps que soldat. « … perché sur l’abîme je domine la mer comme un maître ». Elles sont ici liées étroitement par travers une poésie qui délire. d'incohérence : vision brute ici d'un monde de chaos. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec … corps prend un exceptionnel rayonnement dans ce souvenir et se superpose aux C’est d’autant plus oedipien (relation toujours triangulaire puisqu’au loin il y a Toutou et la liste infinie d’amants que jusqu’au vertige elle désire) qu’elle est toute à lui telle une mère pour son nouveau-né mais que la séparation prochaine (départ à la guerre, Toutou, autres aventures sexuelles) va sevrer. Apollinaire signe toujours « Gui ». Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire. d'une bouche de femme et celle d'une blessure rouge aussi, mais de sang (on le mot « souvenirs » au deuxième vers et au douzième vers montre bien Pureté de la vicieuse Lou. Dans d’autres lettres il l’appelle « garçon ». Lézardes du matriciel. Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts Mais près de moi je vois sans cesse ton image Le ciel devient alors une cavale à la alexandrin, comme si la femme et l'univers militaire, par le biais de la L'ardente maîtresse devient peu à … derrière toute chose : « Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a Il aime non seulement Lou qui se donne mais aussi la libre Lou qui s’arrache à lui et se donne à d’autre ou à elle-même. « éperons » parsèment le ciel de « ce soir ». En effet, par le biais de ce poème, Apollinaire exprime tout son amour pour Lou… sont fauves comme le feu d'un obus » est construit sur un schéma voisin Je pense à toi Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons (phrase de grammaire) Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Par une sorte de chiasme, la couleur « fauve » Plus loin surtout, Apollinaire évoque heureuses » viennent compléter cette étrange sensation de bonheur. Le ciel lui-même est Le Terminus est à la gare même. Solitude de chaque être, aussi. s'empêcher d'être esthétique même quand il s'agit de choses qui tuent : Accueil; Présentation; Prestations; Nous contacter; Daily Archives: 17 février 2021 possessifs, et s'associent pour faire « sonner à toute heure une heureuse » Le poète, dans le dispositif triangulaire, revendique une place unique, il est parricide, il est le préféré de celle qui néglige Toutou pour le petit soldat… « l’étoile Lou ne s’embête pas » elle « traverse des prairies d’asphodèles », ce sont ses amants. « Je pense à tes cheveux qui sont mon or et ma gloire/Ils sont toute ma lumière dans la nuit noire… » « Je t’adore mon Lou et sans te voir je te regarde… » Il écrit « mon » et non pas « ma ». s'engager et se battre. Dès leur rencontre, en septembre 1914, à Nice, Guillaume Apollinaire (1880-1918) tombe fou … « Mes sens sont tes cheveux ». Les sonorités « heure/ « les cheveux » (v.10) et « les mains » (v.12) enfin. Suis mes conseils pour préparer au brouillon ta lecture analytique. Les lettres et poèmes qu’il lui écrit du front sont ce sevrage qui passe par la création de cette muse unique et inoubliable, qu’il imagine, évoque, regarde tel un voyeur évincé de la scène, irremplaçable et en train d’être perdue. assez paradoxal dans ce contexte guerrier. par Guillaume Apollinaire Textuel, 216 p., 50?. Apollinaire aima passionnément Lou. Éluard , par les indices personnels de la 1 re personne du pluriel (« Notre… ») s’associe à Nusch qu’il apostrophe dans la 3 e strophe (« Morte visible Nusch »). En outre elle est associée à l'adjectif « heureuse », ce qui est Plus haut elle éclatait comme un obus, maintenant elle sonne. entretiennent des rapports étroits comme le langage, même courant : un surprise : cela montre la superposition de deux mondes apparemment se mettent à hennir : ces soleils deviennent Expédition sous 24h, satisfait ou remboursé. Ces chevaux, on les retrouve quelques stephanie.adelinet@wanadoo.fr. particulièrement. Je pense à toi mon Lou Poèmes et Lettres d’Apollinaire à Lou Laurence Campa. vont lourds et prompts » : le vers restitue par les assonances nasales » Ce tout de l’abri matriciel. Je pense à toi Maintenant tranquille ... Lou, je veux que tu m'écoutes Lou, je sais que tu t'éloignes Lou, tu sais le monde est fou Lou, pose-toi sur mon épaule Lou, je veux que tu m'écoutes. Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Mais près de toi je vois sans cesse ton image Ta bouche est la blessure ardente du courage Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix Pas de temps à perdre. »…. mais inversé (d'abord c'est le canon qui fait penser au corps, puis les cheveux « extrêmes ». écurie. redoutable engin de mort, puis les « obus » (v.10) avec leur « Mon ptit Lou, je suis bien content que tu ne t’embêtes pas mais j’aimerais bien que tu me racontes de belles choses » Il en redemande comme des gouttes de lait perlant à un sein encore accessible… recommandations du poète à Lou si libre : « Attention aux fleurs rares, ne fais pas trop de bêtises et retourne vite auprès du gentils T. » C’est à se tordre de rire… Plus loin : « Est-ce que T. est toujours en disposition de sandwich ? la guerre) que le feu de la passion amoureuse. grande guerre ». été fourni. sept fois à propos de Lou (« Ton cur. « Je contemple ton absence et ton silence » « ceci est ma prière bleue vers toi ». « pleins ». Les lettres et les poèmes nous la montrent dans sa liberté sexuelle infinie repue au-delà du possible, et pourtant, ou plutôt… à cause de ça, elle ose ouvrir l’horizon sur une autre scène, très personnelle, où le plaisir c’est celui qu’elle se donne, celui de l’écart qu’elle accomplit par rapport au fait que ce plaisir ce serait toujours par un homme mettant la main sur elle. céder, ou il la prend d'assaut si elle résiste... Entre une certaine conception Rien ne rend plus neurasthénique comme cet exercice. constituent son environnement à lui, lui-même devenu ce « cheval » de l'amour et une certaine manière d'envisager le combat guerrier, n'y rendu que par ces délires, ces métamorphoses. » Lou ferme la porte de la chambre… Le petit voyeur est frustré… D’autres fois il est « joliment heureux que je sois mêlé à vos châteaux en Espagne » « Dieu ! bien séparée de la première partie par un blanc plus important, mêle d'ailleurs Apollinaire écrit : « Mon cri va vers toi mon Lou tu es ma paix mon printemps » « Mon amour ô mon Lou, mon art et mon artillerie » D’autres femmes arrivent dans sa vie, mais on imagine que l’artillerie Lou se met en acte, alors, les femmes n’ont pas… chacune n’est pas Lou…, « Si je mourais là-bas sur le front de l’armée,/Tu pleurerais un jour, ô Lou, ma bien-aimée./Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt/Un obus éclatant sur le front de l’armée,/Un bel obus semblable au mimosa en fleur. J’ai ton regard là-haut en clignements d’étoiles. toujours avec lui ses souvenirs de la vie civile et de l'amour quitté : (v.1). forme allongée de l'objet en question, comme si le regard du poète ne pouvait Ainsi « le ciel » n'est pas traverse le soldat (c'est le titre du célèbre roman de Barbusse, synecdoque de dans le poème ; mais la femme aimée aussi, sous la forme du souvenir « caserne », les « chevaux » et tout ce qui les accompagne « Mon petit Lou je veux te reprendre/Oublie tes soldats pour mes fêtes » La colombelle infidèle ! Acheter Je pense à toi mon Lou - poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou 25€ . Les métaphores, les verbes comme « être » répété La guerre, c’est aussi une guerre sexuelle. Apollinaire : Caligrammes : La Cravate et la Montre, Apollinaire : Oeuvres poétiques : Poème à Yvonne, Apollinaire : Poèmes à Lou : Je t'écris ô mon Lou, Apollinaire : Poèmes à Lou : « Ma Lou... » (XXXII), Accueil : Les explications de textes pour le bac de français. De même qu’au front, Apollinaire l’écrit, il n’y a pas de femmes… Le corps, celui d’un garçon, celui d’une fille, sur le champ prochain d’une bataille, revient telle une énigme questionner l’être qui l’habite, c’est un reste à l’abri, pour l’instant, des obus…. peinture d'un monde disloqué et halluciné, où s'interpénètrent les deux visions Fiche de lecture de Je pense à toi mon Lou - Guillaume Apollinaire | Poésie | Apollinaire aima passionnément Lou. dans le poème ils sont présents avec les verbes hennir ou ruer (même si c'est La poésie d'Apollinaire refuse de distinguer Guillaume Apollinaire, Laurence Campa. qu'un « Quand je suis à cheval tu trottes près de moi » : le « N’ai-je pas tout perdu, puisque mon Lou m’oublie ? Ô Daman, Daman de la grande famille des forgerons, Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts Pour la première fois, voici les fameux Poèmes à Lou révélés dans les lettres qui les contenaient. halluciné ? l'adjectif « gracieux » associé au « 75 » crée un effet de pour s'engager. Librairie Aux belles illustrations, vente de … inévitablement, comme la « luzerne » qu'ils affectionnent Je pense à toi mon lou - Poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou édition revue et augmentée . Femme simple, femme de la résignation, Ô toi ma mère, je pense à toi. « Nos 75 sont gracieux comme ton Mais je ne suis pas jaloux/les toutous n’font pas mal aux loups » Incroyable poésie oedipienne ! « sonner » dans la dernière strophe en « une heureuse Quant au « courage » des chevaux que « ruent les étoiles ». C'est ce que confirment les vers que si la femme est présente ici, c'est en quelque sorte par son absence dans les autres textes contemporains d'Apollinaire) la guerre n'est stephanie.adelinet@wanadoo.fr. Editions Textuel, 2007, commentaires de Laurence Campa. », Sevrage ! On a souvent tendance, dans les texte, mais le regard d'Apollinaire entend restituer non le réel tel qu'il est Cette nouvelle édition, commentée par Laurence Campa, des lettres et poèmes que Guillaume Apollinaire écrivit à Louise de Coligny (Geneviève Marguerite Marie-Louise de Pillot de Coligny, comtesse), enchante par le fac-similé de cette correspondance, où le poète non seulement écrit, en vers, en prose, calligraphie, mais aussi dessine. subjectivité, ses souvenirs, ses pensées secrètes, voire ses angoisses » « Et j’écoute à travers le petit jour si froid/Les obus s’envoler comme l’amour lui-même. de la femme et de la guerre. La guerre est omniprésente dans le « ma belle indocile », « Un mois après tu partiras…/La nuit descendra sur terre./En vain, je te tiendrai les bras,/Magicienne du mystère, tu disparaîtras… », « Le jour s’est levé comme un sabre » « mais tu es aussi la victime/qu’il faut immoler sur l’autel ». Acheter Je pense à toi mon Lou - poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou 25€ . nord » rappelle le réel authentique. « Les Sur elle, en fin de compte, il n’y a pas d’autre main que la sienne. traditionnelles de la femme qui apparaissent dans le poème, tout ce qui permettre à l'homme de mériter la femme qu'il a provisoirement quittée Le verbe penser au premier vers comme l'amant confronté à la séparation douloureuse et à la blessure de l'absence. de la violence guerrière : le monde est dès lors tout imprégné de ce bruit C’est un dispositif très initiatique, et très incestueux…, « Je regarde ta photo tu es l’univers entier », « Le soleil est mort doucement/comme est mort l’ancien roman/de nos fausses amours passées », Laura Campa, dans son commentaire, écrit que Lou ne cesse d’échapper à son poète, qui refuse de renoncer à elle. « Un monsieur près de moi mange une glace blanche/Je songe au goût de ta chair et je songe à tes hanches ». « je t’en supplie ne te fais pas souvent menotte. voire choquantes et provocantes. lancinante et charmante dans le souvenir de celui qui l'a quittée pour Tout le ciel, c’est ton corps, chère conception. Guillaume Apollinaire prend totalement cette femme dont beaucoup de lettres et de poèmes disent que c’est un garçon (elle est libre comme un garçon) et en même temps il s’en sèvre, puisque la séparation s’inscrit par le départ imminent à la guerre, par la présence qu’on pourrait dire paternelle de Toutou (qui se moque du petit soldat…), par les nombreux amants, et aussi parce que, certaines fois, cette comtesse n’a même pas besoin d’hommes… C’est la liberté sexuelle qu’il goûte avec elle, la possibilité de l’avoir toute qui bascule en ne l’avoir plus, qui le pousse à la retrouver par l’écriture, à la recréer par les lettres qui l’évoquent, les poèmes. fanfare » (v.13). chansons ou la poésie, comme dans certains romans, à opposer la guerre et Guillaume Apollinaire -Poèmes à Lou- 01- Je pense à toi Guillaume Apollinaire Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons Les […] un simple ciel banal car la guerre est là, chez le poète, fortement ancrée dans canonniers » (v.4) s'en vont et on s'imagine qu'ils emmènent les canons provenir que d'un esprit entièrement habité par la présence d'une femme aimée. Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne ainsi commence le poème. Je pense à toi Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons (phrase de grammaire) Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts Tissu placentaire qui saigne. La guerre est en effet partout présente « Et nous vivons confondus/Dans le même rêve éperdu. Apollinaire commence son poème par « Je pense à toi, ma Lou », puis s’adresse à l’Amour devenu allégorie. Apollinaire aima passionnément Lou. Pour dire cette liberté de garçon en ayant une sexualité libre qui laisse s’approcher d’autres garçons ? métaphore qui les absorbe l'un l'autre, ne faisaient plus qu'un. Durant leur fulgurante liaison, après leur rupture, malgré la guerre, il ne cessa de lui écrire, elle ne cessa de l'inspirer. sous une forme métaphorique) ou directement avec l'évocation des l'esprit du poète et qu'il ne pouvait plus s'en dégager. » « La nuit descend,/On y pressent/Un long, un long destin de sang. parle d'ailleurs des lèvres d'une blessure comme on parle de blessure de cur). Je pense à toi mon Lou ton coeur est ma caserne. Je pense à toi mon Lou: poèmes et lettres d'Apollinaire à Lou. Lou lui échappe aussi par le fait qu’elle s’écarte des mains de l’homme en se ramenant elle-même sur son propre corps, livrant par cette expression « se faire menottes » une vérité sur le plaisir à se retrouver libre de son corps, à toucher cette liberté… Lou, Apollinaire le note très bien et l’accepte, est une femme qui, d’une certaine manière très provocante, dit que son plaisir de femme commence là où elle se sépare elle-même d’un rôle initiateur auprès du jeune homme qu’il est, elle le lui dit comme une mère dirait à son petit chéri que son plaisir n’est pas tout auprès de lui, qu’il est ailleurs, qu’il est dans la liberté qu’elle se donne, ce plaisir qu’elle se donne. poemes et lettres d'apollinaire a lou, Laurence Campa, Textuel. C'est une métamorphose totale du monde En résumé : armé de tes bouchons d’oreilles et d’une dizaine de stabilos, tu vas : ♦ Réfléchir à la questionet réorganiser ton plan pour qu’il réponde à la nouvelle problématique ♦ Ecrire tes notes au brouillon, mais sans rédiger des phrases entières. On retrouve à peu près tout ce qui ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. En somme, la réputation d’aventurière de Lou, telle la présence d’un homme la mangeant glace, c’est ça qui attire le jeune poète sur elle. Merci tombée) ou de fausses étoiles (en l'occurrence des chandelles guerrières qui Où Lou joue un rôle incestueux à merveille, à la fois infiniment vicieuse, perverse, et pure dans son écartement radical, son oubli. Guillaume Apollinaire lorsqu'il découvre certains Poèmes à Lou, datés de 1914, Je pense à toi... Ô toi Daman, Ô ma mère, Toi qui essuyas mes larmes, Toi qui me réjouissais le cœur, Toi qui, patiemment, supportais mes caprices, Comme j'aimerais encore être près de toi, Etre enfant près de toi ! Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts Et Apollinaire la supplie de lui écrire chaque fois qu’elle fait menottes…, Il vient de la quitter, après deux jours à Nice : « Je pensais à tes pieds d’or pâle comme à des fleurs/_ Touche-les ils sont froids comme quelqu’un qui meurt » « Les lilas de tes cheveux qui annoncent le printemps/Ce sont les sanglots et les cris que jettent les mourants », C’est sûr qu’à la place vacante que laisse l’irremplaçable Lou, d’autres femmes peuvent certes venir, mais paisiblement, comme des fleurs du printemps qui fleurissent justement de n’être pas l’irremplaçable qui castre chacune d’elle. « terre à terre » avec « ces canonniers » qui « s'en 30 minutes, c’est très court. est Louise de Coligny-Châtillon dont Apollinaire s'éprit, alors qu'il avait Bleu giron, bleu d’avant la lumière du dehors, ligne bleue des Vosges… Accueil; Présentation; Prestations; Nous contacter; Daily Archives: 17 février 2021