C’est une des œuvres majeures de la littérature anglo-saxonne. Le lézard Bill, muni de son échelle passe justement par-là, et Dodo lui propose de se glisser par la cheminée afin de déloger le monstre hors de la maison. Alice est toujours malmenée et elle ne parvient … Alors que le flamant rose d’Alice lui joue de mauvais tours, le Chat-foin achève définitivement de mettre la Reine en colère en accrochant le flamant à sa jupe royale, ce qui a pour effet de la faire trébucher et tomber la tête la première dans le gazon. Pour continuer, les dessins de Tenniel accompagnent formidablement la folie de l’histoire de Carroll. Sa majesté vient d’ailleurs d’être annoncée par le lapin blanc (qui fait office de grand chambellan) et elle apparaît finalement, aussi gauche qu’imposante, timidement suivie par un roi de cœur petit et frêle. Elle s’enfuie alors dans le labyrinthe poursuivit par toutes les cartes dans un final rocambolesque où elle croise à nouveau et successivement tous les acteurs du pays des merveilles, jusqu’à ce qu’elle se retrouve face à la poignée de porte par où elle était entrée. C’est ce même fantasme de séduction qui est à l’œuvre et sous-jacent à tout mythe ou religion. Sa genèse l'explique, le récit fut élaboré de manière spontanée par un jeune homme qui voulait divertir des jeunes filles. Alice au pays des merveilles est un conte et un roman d'apprentissage : un enfant vit des aventures qui le transforment et tendent à le faire grandir. Tel la sphinge de Thèbes précipitée de son rocher par la fulgurante réponse d’Œdipe, le monstre est précipité du haut de se son rocher en ruine par le tranchant de la vorpaline épée d’Alice : sa virginité. Annie Ernaux : « écrire est un acte politique », Michèle Fitoussi, journaliste, éditorialiste, scénariste, écrivain, femme engagée, En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées, « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », Converse All Star : attention à la contrefaçon. Si, à l’acmé de sa phase phallique, la petite fille subit de plein fouet la déception de ne pas avoir de pénis, nous nous souvenons que cette déception entraîne deux conséquences majeures qui se manifestent avec beaucoup d’acuité : un sentiment de pudeur accru et le détournement de l’activité sexuelle masturbatoire clitoridienne. Elle rapetisse alors suffisamment pour avoir juste la bonne taille pour pouvoir emprunter la porte, alors que la poignée lui rappelle que ce faisant, elle a oublié la clé pour l’ouvrir sur la table. C’est une chenille bleue qui, avachie sur un champignon, fume nonchalamment le narguilé en chantant quelques mélopées orientales. Lorsque l’on sait que voler, descendre ou monter (escaliers, échelles, etc.) Cette angoisse de défloration s’explique bien sûr en premier lieu par la perte de sang qu’elle occasionne et la crainte inconsciente que le sang véhicule [14] ; elle s’explique ensuite — et d’un point de vue purement physique —, par la douleur de la défloration en elle-même ; mais, surtout, cette angoisse s’explique par un autre motif inconscient, encore plus subtil à comprendre que le premier. Une fois sur le trône — et afin d’échapper à sa destinée royale qui veut que chaque roi soit renversé par un de ses fils —, Cronos exige de son épouse qu’elle lui livre tous ses nouveau-nés pour les dévorer. 49-82. Au moment de s’emparer du flacon que la porte lui a conseillé, notre petite fille se met à lire attentivement l’étiquette. Nous avions laissé notre petite fille en Blanche-neige, traversant le miroir de la féminité et le complexe d’Œdipe et, finalement, prête à être réveillée à la sexualité par son prince charmant. Si le chat est le symbole du sexe féminin, que le sourire (par sa fente) et le croissant (par sa forme) symbolise également la vulve et la partie apparente du sexe féminin, la condensation de ces trois éléments ne fait aucun doute sur la découverte que fait ici Alice : il s’agit bien de cette nouvelle volupté. Dans une dernière énigme, elle lui révèle qu’un côté du champignon lui fera devenir plus grande, tandis que l’autre côté au contraire la fera rapetisser. Par condensation, l’association de la virginité de la toison féminine et du temps castrateur et dévoreur d’enfant, symbolise ici la destinée dernière d’Alice : en tant que femme, elle est promise, d’un point de vue social et conscient, à la fin de l’innocence de l’enfance, au mariage et à la sujétion [4] et, d’un point de vue strictement sexuel, à la menstruation et plus tard à la défloration. « Idées », Paris, 1971. Assise sur une branche d’arbre et tressant une couronne de pâquerettes, Alice n’écoute que d’une oreille distraite en taquinant son chat Dinah. (Cf. Quant à l’hippocampe-papillon, il symbolise magnifiquement, de par sa forme et son allure virevoltante, la jouissance féminine clitoridienne. Constatant la différence des sexes et ne sachant que faire face à ce qu’il interprète comme une « castration » spécifiquement féminine, l’homme primitif n’hésite pas à poser un tabou sur les femmes en général et, en quelque sorte, craint d’être contaminé par la féminité. De l’autre côté du Miroir et ce qu’Alice y trouva : deuxième voyage vers l’imagination inversée. Alice découvre que le Pays des merveilles est son rêve, et donc son imaginaire, fait d’animaux parlants, de chapeliers mabouls et de reines assoiffées de décapitations en série. S’engouffrant alors dans la forêt de Tulgey, Alice croise d’étranges créatures : des oiseaux-yeux et des oiseaux-miroirs, des canards-klaxonnes, des grenouilles-percussions, des oiseaux-pelles et des oiseaux-cages, des chouettes-accordéons, des oiseaux-marteaux et des oiseaux-crayons et enfin des mome-raths qui lui indiquent un sentier qu’elle prend pour être celui du retour à la maison, avant qu’un chien-balai efface ce chemin. Toute reproduction des illutrations réalisées pour Save My Brain est interdite. Mais la qualité essentielle de cette œuvre est son absurde assumé, du début jusqu’à la fin. L’énigme de sa sexualité s’offre à elle. À cet âge, les garçons sont quant à eux déçus par les filles qui se désintéressent des jeux à forte décharge libidinale (bagarre, cache-cache, etc.). Jusqu’à la rencontre avec la chenille, nous avons vu qu’Alice se croyait identifiée sexuellement à un petit garçon : elle se mesurait à un point fixe, le pénis-membre masculin infantile. ». L’intervention du Chapelier-toqué-psychanalyste, notamment, est cruciale puisque c’est lui qui fait apparaître le Chat-foin dans le cadeau de non-anniversaire qu’il offre à la Reine. Les fleurs chantent le joli mois de mai, mois qui symbolise le printemps et par conséquent la fécondité, l’abondance et la sexualité : À la fin de cette ode à la sensualité renaissante du printemps, les fleurs prenant Alice pour une fleur, lui demandent de quelle variété est-elle ? Il s’agit du changement de zone érogène. Alice au pays des merveilles, ou le délire psychotique? La porte — « impassable » mais pas « impossible » — lui donne alors une énigme à résoudre qui n’est pas sans nous rappeler celle que la passeuse de sorcière pose à Blanche-neige. C’est une version française d’une partie de ce poème qui est chantée par le Chat-foin dans le classique Disney (cf. Passé par créateur de revues familiales dans son enfance, professeur de mathématiques en 1855, ennuyant et ennuyé par le comportement sérieux des adultes de l’école, expert en photographie (trois milles clichés) entre-temps en 1856, il finit auteur de poèmes par le biais d’études littéraires. Alice est lasse, Alice est lassée par le monde du conscient des adultes (qui est celui de la morale victorienne à son époque) ; Alice est déçue de ne pas être un garçon, lorsque tout à coup, une lueur d’espoir surgit comme un éclair : elle aperçoit un lapin blanc affublé d’une montre gigantesque et qui court après le temps. d’Alice au pays des merveilles (1865) et De l’autre côté du miroir (1871) de Lewis Carroll, de Sur les ailes de l’Oiseau bleu : l’envolée féerique et Une Révolte au pays des fées (1936) de Marie-Claire Dalevuy, de La bibliothécaire (1995) de Gudule et de l’album Il était une fois au pays des contes (2009) de Delphine Godard et Claire Degans. ». La décapitation d’Holopherne par Judith a inspirée plusieurs œuvres d’art et les plus grands noms de la peinture (Donatello, Botticelli, Mantegna, Le Titien, Rubens, Le Caravage, etc.). » « Racontez-nous du début à la fin » précise le Lièvre de mars. L’identifiant enfin comme appartenant à l’autre sexe, les jumeaux la trouvent « curieuse ». On sait en effet que la question principale que se pose la petite fille à la fin de la phase phallique (à son entrée dans l’Œdipe) est celle de savoir si elle est fille ou garçon. Alice ne semble pas intéressée et les jumeaux ne manquent pas de lui demander : « pourquoi ? Il faudra attendre le début des années soixante et le développement du mouvement hippie pour que le film soit hissé au rang de culte, notamment avec la fameuse scène de la chenille fumant du narguilé. Alice se présente et s’apprête à partir lorsque, pour la retenir, les jumeaux lui proposent de jouer à cache-cache, au furet, d’assister à une belle bagarre. Celui-ci lui offrit une première version en cadeau, illustré par lui-même, puis eut l’idée de développer une nouvelle version qu’il voulait éditer. Cette œuvre appartient à une ... une analyse approfondie. Walt Disney expliqué aux adultes. Les fleurs, c’est bien sûr le sexe féminin et la pulsion sexuelle, qui s’associant à la pulsion orale si chère à Alice, s’expriment par des papillons tartines-beurrées qui butinent de-ci de-là. Au pied de l’arbre : la déprime infantile. Du reste Marianne est le prénom maternel par excellence associant Marie et Anne, les deux prénoms maternels du Christ ; aussi, depuis la Révolution française, Marianne ne représente-t-elle pas la nourricière au sein nu ? Le général assyrien assiégeant sa ville, elle projette de le séduire et de le perdre par sa beauté, utilisant ainsi un motif patriotique pour cacher un motif sexuel. […] Cependant ces divins débris, que le tranchant du fer avait détachés, étaient tombés dans la vaste mer ; longtemps, ils flottèrent à sa surface, et, tout autour, une blanche écume s’éleva, d’où naquit une jeune déesse » [3]. Alice did not quite know what to say to this: so she helped herself to some tea and bread-and-butter, and then turned to the Dormouse, and repeated her question. Pour couper court à toutes réclamations, le chapelier et le lièvre de mars s’emparent alors du lapin blanc et le projette hors de leur jardin pour ne plus entendre parler de lui ni de sa montre, non sans lui avoir préalablement souhaité un joyeux « non-anniversaire ». Charpentier, A. The Dormouse again took a minute or two to think about it, and then said, `It was a treacle-well.' L’un des points marquants de ce roman est ses personnages qui ont une toute autre direction narrative, car ils n’ont aucune catégorie littéraire. Arrivée en bas la tête à l’envers, elle aperçoit le lapin qui s’engouffre par une porte manifestement beaucoup trop petite pour elle. Ornés d’une poésie simple et magique, ils sont devenus indissociables dans cette œuvre, ayant marqué une génération de littéraires. D’autant que comme le souligne Freud dans son Interprétation des rêves, dans le langage des rêves et de la symbolique inconsciente, les mots ou expressions incompréhensibles, comme c’est le cas des néologismes, des dérivations impropres ou autres formations de mots si chers à Lewis Carroll, sont là pour représenter une signification sexuelle qui reste énigmatique au monde de la morale consciente. Quant aux mélopées de cette chenille bleue, observons que par opposition aux consonnes — qui se caractérisent par une obstruction au passage de l’air dans la cavité buccale et les fosses nasales —, les voyelles représentent l’extase et la jouissance de la vocalisation et du libre passage de l’air (le souffle de la vie) dans les cavités buccale et nasales [9]. C’est justement à ce moment, qu’Alice se voyant dedans-dehors, endormie, réussit à se réveiller : c’est-à-dire qu’elle réussit à faire la différence entre le conscient et l’inconscient. La sculpture prend son origine dans un passage l’autobiographie de Thérèse d’Avila, publiée sous le titre la Vie de sainte Thérèse de Jésus, une mystique cloîtrée, carmélite déchaussée, réformatrice et religieuse : « J’ai vu dans sa main une longue lance d’or, à la pointe de laquelle on aurait cru qu’il y avait un petit feu. Garnier Frères, Paris, 1892, pp. You know that reading Les Aventures dAlice au pays des merveilles de Lewis Carroll Analyse de loeuvre Comprendre la littrature avec lePetitLittrairefr Fiche de lecture is effective, because we could get a lot of information through the resources. Sigmund Freud, « Le tabou de la virginité » (1918), La Vie sexuelle, PUF, Bibliothèque de Psychanalyse, Paris, 1969, pp. Au lieu de cela, elle bredouille quelques phrases incohérentes manifestement toutes droit sorties de ses aventures au pays des merveilles. Sur ce, le chat-foin indique à Alice la direction qu’elle doit prendre pour trouver le fameux duo. Repoussée, bannie, pour sortir de sa phase d’organisation phallique, Alice ne peut plus éludée la question de son identité sexuelle. Comprenant soudain le malentendu, Alice répond qu’elle est du genre humain, variété : Alice. Qty : Buy It Now. Les rêves d’enfants sont montrés dans cette histoire comme extraordinaires mais aussi comme cruels, car la jeune héroïne ne tarde pas à se perdre dans son univers personnel. Dans un parc anglais, au beau milieu d’une pelouse verdoyante et d’un parterre de fleurs, une jeune fille de bonne famille prénommée Alice, écoute sa sœur lui faire une leçon d’histoire sur l’accession de Guillaume le Conquérant au trône d’Angleterre. Les studios Disney essayeront d’ailleurs de se rattraper cinquante ans plus tard, en confiant à Tim Burton le soin de réaliser une suite moderne, également intitulée Alice au pays des merveilles, mélangeant prises de vues réelles et images de synthèse. Le Chapelier protesta quon ne pouvait pas parler du temps comme dune chose quon 26 avr 2010. [17] Selon l’interprétation freudienne du titre de la pièce de Ludwig Anzengruber : Jungferngift. [16] Cf. Croquant le côté droit, Alice grandit jusqu’à la cime des arbres, avant de manger le côté gauche et rapetisser jusqu’à recouvrer sa taille originelle première. Le lapin blanc, c’est bien sûr la virginité féminine. Alice croise alors l’oiseau Monsieur Dodo qui fume la pipe en pleine mer et qui, arrivé sur le sable ferme, chante sur un rocher en faisant danser tout autour de lui tout un tas d’animaux marins sur un rythme cadencé et saugrenu. La Reine n’a pas sitôt fait de déballer son cadeau et de mettre son chapeau sur la tête que celui-ci s’avère n’être rien d’autre qu’une métamorphose du Chat-foin qui fait une nouvelle apparition inopinée sur la tête de la Reine. Auteur culte de la logique, du paradoxe et de l’absurde, la critique américaine n’apprécie pas les libertés prises par Disney avec ce chef-d’œuvre de la littérature anglaise du dix-neuvième siècle. L’inconscient avec ses répétitions (« on en a jamais assez ») et son plaisir cadencé. C'est l'adaptation de deux romans de Lewis Carroll : Les Aventures d'Alice au pays des merveilles et De l'autre côté du miroir . Pour le reste, ton article est plaisant à lire. C’est alors que tel un croissant de lune dans un ciel de nuit noire, le sourire éclatant de blancheur du Chat-foin lui apparaît et l’éclaire : il lui conseille d’aller voir la Reine rouge et lui pousse la porte d’un raccourci au travers d’un arbre qui soudain s’entrouvre. Alice s’engouffre par cette porte et se retrouve au beau milieu d’un labyrinthe qui visiblement mène à un château. Pénétrant dans la maison, Alice arrive dans la chambre du lapin et, après avoir ouvert quelques tiroirs, tombe sur des biscuits sur lesquels est écrit : « Mangez-moi ». Alice was beginning very angrily, but the Hatter and … Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland), est le 17 e long-métrage d'animation et le 13 e « Classique d'animation » des studios Disney.Sorti en 1951, ce film est l'adaptation du roman de Lewis Carroll, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (Alice's Adventures in Wonderland, 1865) et de sa suite, De l'autre côté du miroir (Through the Looking-Glass, 1871). Le tabou de la virginité et l’angoisse de la défloration. Christophe Bormans, « Pinocchio : Scène primitive, fantasmes et théories sexuelles infantiles », Psychanalyse des contes et dessins animés (Walt Disney expliqué aux adultes), Psychanalyste-paris.com, Paris, septembre 2012. 47-80. Le rôle des petites filles est joué ici par les huîtres, dont la forme enveloppée du coquillage évoque indéniablement la structure du sexe féminin : les membranes de ce mollusque bivalves dépeignent la vulve et l’imbrication des petites et grandes lèvres, surmontées d’une perle : le clitoris. Si les gants blancs (que le lapin demande à Alice d’aller chercher à l’intérieur) sont symboles de pureté, le doigt du gant, en ce qu’il sert à représenter l’invagination, symbolise avant tout l’utérus et la paroi utérine. Devant l’impasse d’une telle théorie cloacale de la naissance, manger la carotte et régresser au stade phallique qu’elle représente devient la seule solution. En outre, Alice croise divers objets comme une bibliothèque symbolisant le savoir historique;une lampe symbolisant l'intelligence; mais encore un lit de mort symbolisant la mort. En outre, c’est aussi une analyse psychologique complète de l’enfance, avec ses symboles universels. Sigmund Freud, « Le tabou de la virginité » (1918), La Vie sexuelle, PUF, Bibliothèque de Psychanalyse, Paris, 1969, pp. Elle ne se fait guère prier, mais sitôt le biscuit avalé, elle se met à nouveau à grandir, jusqu’à ce que ses pieds sortent par la porte et que sa tête épouse le grenier : bref, Alice est prisonnière de la maison, tandis que le lapin, criant au monstre, part chercher de l’aide. L’on imagine Alice assise et faisant virevolter sa jupe face à un Lewis Carroll improvisant les devinettes abracadabrantes tout en magnant l’aviron. Alors que la fin de la période de latence et le début de la période de la puberté est, pour le jeune garçon, une période d’essais, de transgressions et de jeux sexuels, la petite fille est, de part la configuration spécifique de son Œdipe, plus disposée à la rêverie et au monde des merveilles. Boire le liquide du flacon, d’abord, représente ici le stade oral s’organisant autour du sein maternel ; manger le gâteau représente ensuite le stade anal, dans lequel l’enfant entre au moment où il mange des aliments solides, ses fèces devenant elles-mêmes consistantes ; enfin, lorsqu’elle s’empare de la clé — et sachant que le mot « clitoris » est tiré du mot grec kleitoris qui signifie « petite clef » — Alice passe alors au stade phallique organisé autour de la jouissance masturbatoire clitoridienne. C’est alors que surgit un lapin blanc vêtu d’une veste, portant sous le bras un parapluie : consultant une énorme montre à gousset il déclare haut et fort être en retard et disparaît soudain dans un terrier. Au cours de sa chute elle croise meubles, miroirs et autre mobilier qui flottent autour d’elle comme en apesanteur. Cette jouissance extatique est encore représentée par les phrases sans queue ni tête que le Chat-foin déclame. Sur ce, sa sœur l’invite à goûter et l’emmène prendre… le thé ! Sa genèse explique certainement cette caractéristique car il faut rappeler que le récit fut élaboré de manière très spontanée et improvisée par un jeune homme qui cherchait simplement à divertir des jeunes filles. Les larmes se transforment en eaux sur lesquelles le flacon initial vogue comme une bouteille à la mer : elle s’en saisit, le boit, rapetissit à nouveau et tombe dans le flacon miniature qui franchit la serrure dans les eaux de ses propres larmes. L’on sait également que la question de la différence des sexes semble tout d’abord se poser pour l’un et pour l’autre dans les termes du complexe de castration. [14] Cf. Car, il faut bien l’admettre : il fut impensable qu’un génie des mathématiques tel que Charles L. Dodgson puisse imaginer lui-même le voyage invraisemblable d’une petite fille dans un monde sans aucune logique. Alice arrive alors au moment où le Chapelier-toqué, le Lièvre de mars et le loir fêtent réciproquement leurs non-anniversaires, pour finalement proposer à Alice de fêter le sien. Perdue et désespérée Alice s’assoit, tente de se repentir en se remémorant les paroles de sa sœur : elle se découvre trop curieuse et la curiosité est, croit-elle enfin le comprendre, un vilain défaut. Alors que les jumeaux de garçons en sont encore à la bagarre et à la période des « pourquoi » (ils posent plusieurs fois cette question à Alice), la petite fille n’est quant à elle plus intéressée et souhaite passer son chemin. Mais les lecteurs britanniques furent dubitatifs face à ce livre et accusaient même l’auteur de pédophilie, lui-même prenant des photos de sa bien-aimée Alice en question. Car la montre, le chronomètre, c’est bien sûr Cronos qui dévore les petits enfants, Cronos le castrateur qui coupe les bourses de son père. Lewis Carroll n’est pas mort à cause de la drogue ou de la boisson, mais d’une bronchite. C’est « gai » et « rigolo », c’est la libido — pourrait-on dire. Dans le roman Alice au Pays des Merveilles (1865), tout comme son compagnon le Lièvre de Mars, le Chapelier Toqué participe éternellement à une partie de thé, depuis qu'il est censé avoir « tué le temps » lorsqu'il a chanté pour la Reine de Cœur. Cette défloration, cet acte sexuel, est bien entendu symbolisée par le jeu du croquet que la Reine va imposer à Alice. Alice au pays des merveilles est une ‫uvre qui fascine et qui fascinera toujours. Dans ce conte fantastique, l’auteur nous invite au cœur des mésaventures d’une petite fille prénommée Alice. Les activités ont été organisées sur l'année en décloisonnées. En regardant cette superbe descente dans le terrier du lapin, l’on imagine l’exhibitionnisme des petites filles ramant dans la barque. Tandis que le Charpentier en cuisine, prépare le citron, le vinaigre et le pain, nécessaires à une dégustation délicate et dans les règles de l’art, le Morse avale toutes crues les pauvres petites huîtres sans défense. Il faut ici louer tout le génie de Lewis Carroll, qui a su, à sa manière, saisir et dépeindre l’essence de la sexualité féminine à partir de l’observation d’une petite fille : il a su faire preuve, à la manière des poètes, d’une perspicacité pré-analytique hors du commun. Si l’on se rappelle que le lapin symbolise la toison externe du sexe féminin, la maison doit logiquement en symboliser l’intérieur, à savoir : le vagin. `There's no such thing!' Sold by greatbookprices1 … Analyse des pièces dun puzzle psychologique tourmenté-Edward Les meilleurs extraits et passages de Alice au pays des merveilles. Quant au côté mystérieux et caché du symbolisme de l’huître, n’oublions pas que le terme ostracisme vient du grec ostrakon, décliné en ostræ en latin, signifiant originellement la coquille d’huître. C’est le langage de l’inconscient, le langage de la folie au sens de la plasticité totale (« Tout le monde est fou » ici précise le Chat-foin). Elle continue alors son chemin tout en prenant bien soin de garder les restes des deux côtés du champignon dans son tablier. La charmante enfant tombe alors sur une curieuse maison blanche qui semble être celle du lapin blanc, puisqu’on l’aperçoit s’y affairer par la fenêtre. J’aime ignorer les explications rationnelles de ce qui me touche. [18] Hésiode, « La Théogonie », Poètes moralistes de la Grèce, traduit par M. Patin de l’Académie française, Éd. Redevenue petite après avoir régressée au stade oral et bu le flacon pris sur la table (jouissance orale), elle tombe comme un déchet dans un récipient adéquat (stade de la jouissance anale) et passe par le trou de la serrure (jouissance phallique). [3] Hésiode, « La Théogonie », Poètes moralistes de la Grèce, traduit par M. Patin de l’Académie française, Éd. Watch. Elle pose les pours et les contres. » demande la chenille à Alice. « Quel est l’être… » demande la sphinge à Œdipe ; anticipant la question, Alice ne sait plus qui elle est et se plaint de n’être plus elle-même. C’est une si douce caresse d’amour qui se fait alors entre l’âme et Dieu, que je prie Dieu dans Sa bonté de la faire éprouver à celui qui peut croire que je mens » (Chapitre XXIX-17). S’engage alors un procès : c’est-à-dire que l’ordre symbolique vient couper l’imaginaire de la menace de castration et de la captation maternelle. La douleur était si grande qu’elle me faisait gémir ; et pourtant la douceur de cette douleur excessive était telle, qu’il m’était impossible de vouloir en être débarrassée. [10] Jacques Lacan, « La direction de la cure », Écrits, Seuil, Paris, 1966, p. 624. Se relevant, la Reine réclame immédiatement la tête d’Alice qu’elle tient pour responsable de sa chute. [15] C’est par rapport à ce motif inconscient qu’il faut comprendre l’usage des primitifs qui veut qu’on confie à un tiers (vieillard, prêtre ou saint homme), la défloration des jeunes filles, usage qui a très certainement donné lieu à l’imaginaire véhiculé par le fameux droit de cuissage du seigneur du Moyen-âge (Jus primae noctis). Bien au contraire, elle est incontournable, pour autant qu’on sache s’arrêter et y mettre un terme, c’est-à-dire que l’on sache à un moment donné, séparer l’inconscient du conscient, que l’on sache séparer le sexuel du non-sexuel. Le symbolisme de l’huître ne doit laisser planer aucun doute : c’est la jouissance du sexe féminin, mystérieuse et cachée. [2] Or si l’on observe la Révolution industrielle du milieu du XVIIIe siècle, et si l’on met à part l’énergie et les moyens de transport, les deux secteurs clés de cette révolution sont le textile et la métallurgie. Ce tunnel est en fait le symbole du cordon ombilical faisant le lien entre le bébé et sa mère. La magnifique descente d’Alice dans le trou du sexuel n’est pas sans évoquer l’exhibitionnisme spécifique des petites filles. Voici l’avis global de la première lecture. Alice au pays des merveilles de l’inconscient. Chacun a un jour suivi Alice dans son terrier et parcouru les chemins empruntés par son imaginaire. Elle n’aime pas les livres sans images et préfère divaguer dans un monde imaginaire, celui de l’univers de ses rêves où les petits chats et les gentils lapins habiteraient des maisons merveilleuses et seraient doués de paroles. Assise là, au pied de son arbre, plus rien ne l’intéresse : elle est déçue par la mère dont elle a perdu l’amour et avec qui elle est entrée en rivalité ; le monde des adultes l’a déçu à cause des explications fausses et insuffisantes que les grandes personnes lui ont donné sur l’énigme de la sphinge et du « comment fait-on les enfants ? Si le Alice au pays des merveilles de Disney, aussi bien que le roman original, présente au spectateur un scénario énigmatique, c’est peut-être parce que le véritable sujet qu’il entend traiter est lui-même le sujet énigmatique par excellence. Et pourtant, cette chose incroyable est bel et bien arrivée : un cerveau de la logique a réussi, en seulement un livre de plus d’une centaine de pages, à contredire et même retourner la logique dans tous les sens, et tout cela avec brio ! [5] Les pleurs d’Alice peuvent aussi s’interpréter comme une tentative d’uriner debout en signe de protestation virile. Pour revenir à Cronos et à la mythologie grecque, c’est — selon la légende — portée par une conque d’huître qu’Aphrodite émergea de l’océan, pour voguer, poussée par les vents, jusqu’aux rivages de l’île de Cythère. De plus, la langue est inventive et festive ; elle joue avec les mots et leur Il conseille cependant à Alice d’interroger le Chapelier toqué et le lièvre de mars qui, eux aussi — mais comme tout le monde dans cette forêt — sont complètement fous. Freud observant que l’on a coutume d’attribuer à l’homme et non à la femme, les grandes conquêtes techniques et intellectuelles de l’humanité, souhaitait équilibrer la balance en soulignant qu’il faut attribuer à la femme, l’invention d’une technique peut-être plus anodine, mais non moins fondamentale [2] : celle du tissage et du tressage. Dans la tradition populaire grecque, par exemple, c’est du sperme tombé du Ciel — du sexe d’Ouranos —, au moment de sa castration par son propre fils Cronos, que naît la Vénus-Aphrodite, déesse de l’amour, de la beauté et de la fécondité : « Alors, s’élançant de sa retraite, Cronos le saisit de la main gauche, et, de la droite, agitant sa faux immense, longue, acérée, déchirante, il le mutile, et jette au loin derrière lui sa honteuse dépouille. ». Ce jour-là, Charles Dodgson (alias Lewis Carroll) et un de ses collègues de l’Université d’Oxford où il enseigne les mathématiques, invitent trois charmantes petites filles, Alice Liddel et ses deux sœurs Lorina et Edith, à une partie de canot sur une petite rivière en amont de la Tamise, l’Isis, réputée pour ses courses d’aviron et ses magnifiques promenades en barque. En s’adonnant à cette activité de tissage, la femme exprime une activité inconsciente d’enlacement et de tressage des poils pubiens qui consiste à symboliquement dissimuler l’infériorité de ses organes génitaux et son manque de pénis.