La guerre ne renoncera pas à son essence intime d’acte de violence. Ce qui demeure propre à la guerre relève purement de la nature singulière de ses moyens » (De la guerre). Nous nous référons à l’édition Clausewitz C., Vom Kriege, Bonn, F. Dümmlers Verlag, 1952, que nous abrégeons désormais en VK ; nous reprenons la traduction de D. Naville, De la guerre, Paris, Les Éditions de Minuit, 1955, que nous modifions parfois, et que nous abrégeons désormais en DG. Cette mobilisation s’insère toutefois dans la téléologie plus large, par laquelle se conçoivent les rapports entre guerre et politique, tandis qu’elle s’analyse à son tour en tactique et stratégie. (Idem : « Aber so sehr man gewissermassen das Bedürfnis fühlt, die Handelnden im Kriege an verschlagener Tätigkeit, Gewandheit und List sich einanderüberbieten zu sehen, so muss man doch gestehen dass diese Eigenschaften sich in der Geschichte wenig zeigen. Clausewitz suscite la comparaison du jeu d’échecs : « En un mot : les pièces de l’échiquier sont dépourvues de cette agilité qui est l’élément même de la ruse et de l’astuce26. Plus précisément, la montée aux extrêmes ne se produit pas parce que la guerre n’est jamais un acte isolé ; qu’elle ne consiste pas en une frappe unique et sans durée ; et que son résultat n’est jamais la victoire absolue d’une partie sur l’autre. Mais toujours limitée, retenue, par les fins politiques, et sa conduite soumise à celles-ci. De ce que l’entendement soit de ce fait au service de la volonté, il résulte que la conduite de la guerre est un art et non une science. Nous traduisons. Nous avons mis « artifice » pour « verschlagener Tätigkeit ». Es ist also nach unserer Einleitung die Taktik die Lehre vom Gebrauch der Streitkräfte im Gefecht, die Strategie die Lzhre vom Gebrauch der Gefechte zum Zweck des Krieges. 3, p. 134 : « Diese entsteht erst durch den Akt des Verstandes, der die Notwendigkeit des Wagens zum Bewusstsein bringt und durch sie den Willen bestimmt. Il conclut qu’il est plus juste (passender2) d’employer la première expression que la seconde. 1 Composé entre 1816 et 1830, l’ouvrage est édité de façon posthume entre 1832-1837 ; sa première traduction française date de 1886. OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. Elle résulte d’une unité devenue de l’entendement qui sait et de la volonté qui peut : « Celle-ci ne jaillit que d’une démarche de l’entendement qui, rendant consciente la nécessité de l’audace, détermine la volonté29. Ainsi l’efficace des moyens permettant d’atteindre la fin n’est jamais entièrement assurée, et l’on ne sait pas exactement quand une dépense estimée excessive de force oblige un ennemi à renoncer à son but politique. de l’allemand), Paris, Vrin, 1968, p. 135. 2Rappelons tout d’abord comment Clausewitz ressaisit l’art de la guerre stricto sensu9 en rappelant que la guerre est par essence un combat (Kampf) : « l’art de la guerre est donc l’art de savoir se servir au combat de moyens déterminés, et nous ne saurions mieux le désigner qu’en le nommant conduite de la guerre10 ». La guerre est un moment où on sort du politique afin d’obtenir quelque chose. On est dans un continuum de la politique vers la guerre. 7 C’est le titre du livre II (DG, p. 115). Clausewitz paraît d’ailleurs tout d’abord, non pas le concéder, mais bien l’affirmer fermement : « À première vue, il semble que c’est avec raison que la stratégie a emprunté son nom au stratagème (von der List) […] ce terme est resté celui qui correspond à son essence (Wesen) la plus profonde23. La guerre selon Clausewitz La guerre équivaut à un duel amplifié. analyse comparative, les éléments qui nous permettent didentifier la nature de la guerre selon Hobbes et Clausewitz et de tenter dexpliquer à la lumière de leur théorie respective le processus de montée de la violence inhérent au phénomène guerrier. Clausewitz, qui n’a pas moins médité sur la défaite finale de Napoléon que sur l’éclat de ses victoires impuissantes, devait donc tourner ses regards vers la Vendée, vers l’Espagne, vers la Russie. Tu prépares des épreuves de dissertation ? Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540. 31 Le génie guerrier sait conférer au corps gigantesque de la force armée une âme dépliée en sentiments enthousiastes et qui porte vers la victoire (ibid., p. 91). 4Un rapport de moyen à fin caractérise en effet la distinction du Ziel militaire et du Zweck politique : le but restrictivement militaire qu’est le désarmement de l’ennemi reste toujours subordonné au but politique supérieur qu’est l’exécution de notre volonté par l’adversaire11. Il faut donc savoir persévérer et s’opiniâtrer dans une direction d’action qui en devient de ce fait une direction droite. L’artifice guerrier, comme fabrication d’un voile léger de fausses apparences, destiné à tromper l’ennemi sans affecter le trompeur lui-même, est quelque chose d’impossible. Elles se montrent telles qu’en elles-mêmes elles sont. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous. La guerre équivaut à un duel amplifié.Dans De la guerre, Clausewitz la définit comme un acte de violence engagé pour, comme dans un duel, rendre l’adversaire incapable de toute résistance et ainsi le soumettre.Si la violence militaire bénéficie des inventions scientifiques, elle se fixe aussi des restrictions, sans toutefois s’affaiblir. modifiée), « so ist die List ein Taschenspielerei mit Handlungen » (VK, p. 283). Clausewitz met en évidence trois objectifs généraux d’un conflit militaire. Je te donne une méthode. La guerre est soumise à la politique L’ambition de Clausewitz qui ouvre De la guerre est la volonté d’analyser le phénomène guerre. Dès lors, l’objectif de chacun des belligérants est de désarmer et de terrasser l’autre. 1) Rappelez les principales caractéristiques de la « guerre réelle » selon Clausewitz. 3 DG, p. 145. Mit einem Wort : es fehlt den Steinen im strategischen Schachbrett die Beweglichkeit, welche das Element der List und Verschlagenheit ist. ; PICARD, Timothée (dir.). 20Concluons à partir du rappel des actions réciproques33 que les adversaires tendent à s’infliger à la guerre et qui conduit celle-ci, conformément à son concept, vers l’illimitation dans l’usage de la force. 15En second lieu, Clausewitz condamne la pure et simple gesticulation ou démonstration militaire, c’est-à-dire les mouvements de troupes et les dispositions de terrain préparant les engagements militaires, qui sont perceptibles de l’ennemi et par lesquels ce dernier pourra être trompé quant à la réalité des intentions stratégiques qui en ont médité la fin véritable. Ainsi à la guerre, la valeur essentielle est dans la réalisation, non dans la conception. Ainsi pour Clausewitz la guerre réelle, du moins entre peuples non barbares n'était jamais une "guerre absolue". (Idem : « Auf den ersten Blick scheint es nicht mit Unrecht zu sein, dass die Strategie ihren Namen von der List bekommen […] dieser Name doch noch auf ihr eigentlichtes Wesen deute. Activité 4- Le tournant de 1792 change le visage de la guerre. De la guerre de Sept Ans aux guerres napoléoniennes Pour Clausewitz, la guerre est la « continuation de la politique par d'autres moyens ». Mais sa postérité ne provient pas vraiment de ses actes militaires, mais plutôt de son ouvrage De la Guerre, un essai de stratégie militaire qui a inspiré tous les grands dirigeants du monde occidental et … Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, Ancien élève de l’ENS Ulm ; il enseigne la philosophie en Première Supérieure au lycée Lakanal de Sceaux. 14À la rigueur, elles peuvent prendre quelque couleur positive dans la région tactique, qui éclaire l’effectivité des combats, mais elles n’ont guère de valeur stratégique. dieser Name doch noch auf ihr eigentlichtes Wesen deute. Son ut immédiat est de terrasser l’adversaire et de le rendre par-là in apale de ontinuer la résistan e [...]. 9 Au sens large, cet art comprend aussi recrutement, entraînement ou mobilisation (DG, p. 118). Le brouillard de guerre est un terme utilisé pour décrire l'absence ou le flou des informations pour des participants à des opérations militaires [1].Le terme se rapporte à l'incertitude des belligérants quant à leurs propres capacités, celles des adversaires, la position des forces et ses objectifs. Diese entsteht erst durch den Akt des Verstandes, der die Notwendigkeit des Wagens zum Bewusstsein bringt und durch sie den Willen bestimmt. Ainsi, la politique imprègne toujours l’acte militaire tout entier et l’influence en permanence. La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books. Das ist der Grund, warum es bei den im Kriege ausgezeichneten Männern so leicht vorkommt, und alles dem natürlichen Talent zu geschrieben wird. Ses travaux portent principalement sur la théorie de l’art à l’âge classique et il a édité le. Clausewitz enrobe ainsi la résolution 30 de toute une série d’équivalents plus ou moins approchants, énergie, fermeté, persévérance, force de caractère, qui expriment conjointement le sérieux de la guerre et la nécessité où y sont toutes les activités d’apparaître dans leur puissance maximale, ce qui comprend toujours les forces morales au principe de l’usage des forces … La guerre selon Clausewitz " un acte de violence dont l'objectif est de contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté." Nous cherchons à comprendre alors, s’il est ainsi vrai qu’il opte plutôt pour l’art que pour la science quand il s’agit de définir ce que doit être une conduite de la guerre, pourquoi Clausewitz proscrit8 en général tout ce qui est artifice, ruse, stratagème sur le théâtre guerrier : comment peut-on être pour l’art et contre l’artifice ? « Comme les deux adversaires, explique Clausewitz, ne sont plus de purs concepts mais des États et des gouvernements individuels, la guerre n’est plus un déroulement idéal de l’action mais une action qui suit son propre déroulement. Dans le détail, les considérations politiques préconisent son interruption lorsque la supériorité de l’un des belligérants (souvent le défenseur) ne peut plus être renversée ou lorsque la situation ne peut plus être évaluée. Tu prépares des épreuves de dissertation ? (VK, livre II, chap. >> La machiavélisme de Machiavel sur un post-it. La résolution dit ce devoir de conformité de la volonté stratégique à sa propre perfection, qui rend possible l’atteinte des buts propres de la guerre, en mettant les moyens à la hauteur des enjeux. ), 25 Idem (trad. Avant Carl von Clausewitz, la littérature militaire était essentiellement descriptive et utilitaire. On conçoit dès lors qu’accorder du temps à la facticité d’apparences trompeuses détache de la vérité du terrain ; l’artifice demande de produire du faux, lorsque le devoir de tous les instants est de demeurer dans le vrai. À la guerre, on ne masque pas sa volonté mais on doit plutôt la démontrer sans cesse. Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque/établissement d’acquérir un ou plusieurs livres publié(s) sur OpenEdition Books.N'hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées :OpenEdition - Service Freemiumaccess@openedition.org22 rue John Maynard Keynes Bat. »). La réalité de la guerre n’est pas conforme à la théorie. Citation du 15.10.2014 - Guerre trop bête selon Camus Quand la guerre éclate, les gens disent, Ça ne durera pas, c'est trop bête. 17Cette impossibilité d’un artifice qui ne ferait pas réellement ce qu’il prétend seulement paraître et qui se libérerait de l’inertie des forces dont il veut masquer l’usage, se conçoit encore mieux à la lumière des qualités qui sont requises du chef de guerre afin d’exceller dans son art, et dont l’unité forme ce talent artiste qu’est le génie. Ainsi toute espèce de légèreté et d’agilité consistant à se raviser après s’être disposé à l’engagement, à déplacer ses forces non afin qu’elles se portent à fond vers leur but mais pour les reprendre et réordonner après avoir trompé un adversaire, se voit nécessairement bannie des règles stratégiques efficaces : l’artifice contrevient au sérieux de la guerre, parce qu’il fait agir superficiellement et sans intention de poursuivre jusqu’au bout. Carl von Clausewitz (1780-1831) était un officier prussien durant les guerres napoléoniennes et il fut peut-être le plus grand théoricien de la guerre. Naville traduit par « relatif à des actes » l’expression « mit Handlungen », qui désigne les opérations militaires. Pour autant, l’issue et le règlement ne sont pas toujours parfaits, car la conclusion de la paix ne parvient pas forcément à éteindre les dernières braises ardentes de l’hostilité. »). La guerre leur ressemble car elle est une activité portant sur un objet qui vit et réagit (VK, p. 201). Les changements et les incertitudes de la guerre font que la vérité de l’instant est sans épaisseur ni durée ; hésiter, tarder et donner à la réflexion tout son temps, voilà donc des fautes qui dépriment le bon usage des forces. Ne perdez plus votre temps : cliquez ici. Activité 3- La guerre de Sept Ans, une guerre clausewitzienne. Das ist der Grund, warum es bei den im Kriege ausgezeichneten Männern so leicht vorkommt, und alles dem natürlichen Talent zu geschrieben wird. Cette ordination, qui est une relation simple de primauté constante du politique sur le militaire, n’est cependant rien de stable ni d’unitaire, car l’adversaire sur lequel viennent porter les calculs de moyens à fin, reste jusqu’au terme de la lutte un vouloir vivant et indépendant, imprévisible dans ses réactions et désireux de nous infliger la réciproque de ce que nous recherchons de lui imposer. Clausewitz nomme friction15 (Friktion) tout ce qui empêche les plans de devenir réalité militaire dans l’effectivité des combats : dans le danger constant, les efforts et les hasards, l’imprévisibilité des actions adverses, l’ignorance relative de l’état exact de ses propres forces, tout ce qui fait la guerre réelle et non pas celle qu’on lit dans les livres. TD1 : Clausewitz, un modèle pour penser et faire la guerre. Les huit livres Vom Kriege (De la Guerre) écrits entre 1820 et 1831 par Carl von Clausewitz ont inspiré et continuent à inspirer les stratèges et ont influencé les doctrines militaires du monde entier au XXe et XXIe siècles (Foch, Lénine, Mao, le corps des Marines américain, Al-Qaida. 10 Idem. 2, p. 142. Le coup d’œil équivaut ainsi à la facilité d’un pouvoir de décision droit par lequel le stratège épouse intuitivement le cours des choses sans cesse renouvelé. Comprenons que le savoir sur la guerre se distingue du savoir pour la guerre ; c’est ce dernier savoir, évolué en pouvoir, comme nous le verrons, qui constitue proprement un art, doté de ses règles générales, de ses principes d’application pratique, éventuellement ravivé par un génie qui saura en transgresser les rapports mécaniques d’obéissance. C'est ce que l'on observe, selon lui, des guerres jusqu'à la période révolutionnaire, à la fin du XVIIIe siècle. 12 Ibid., p. 118 (trad. ''la guerre n'est que la continuation de la politique d'Etat par d'autres moyens'' ''la guerre n'est qu'un absolue, qui n'est pas atteint car la tendance à la violence sans limites de la guerre est contrecarrées'' 10, p. 285 : « Mit einem Wort : es fehlt den Steinen im strategischen Schachbrett die Beweglichkeit, welche das Element der List und Verschlagenheit ist. Le savoir ne s’y applique pas afin de se convertir en action, de sorte que la conduite de la guerre n’est pas une technologie. Das Wissen muss sich also durch vollkommene Assimilation mit dem eigenen Geist und Leben in ein wahres Können verwandeln. Alors que l’architecte calcule la force d’un arc-boutant à partir de vérités apprises et de procédés techniques qui lui restent extérieurs, le stratège doit vivre avec toute sa science sans cesse mobilisée, d’où procèdent comme par une maturation biologique les décisions instantanées que la situation réclame : Cette assimilation parfaite avec son propre esprit et sa propre vie métamorphose le savoir en un véritable pouvoir. 6 Dans sa Préface, Clausewitz concède, pour ses recherches, une forme scientifique qui consiste « à explorer l’essence des phénomènes guerriers » (« das Wesen der kriegerischen Erscheinungen zu erforschen »), VK, p. 82. » Un peu plus loin, il renchérit : aucune disposition naturelle ne paraît plus apte que la ruse à diriger et à animer l’activité stratégique. Or l’agencement de surprises, de stratagèmes et de ruses paraît remplir assez exactement cette fonction asymétrique. modifiée). Aber so sehr man gewissermassen das Bedürfnis fühlt, die Handelnden im Kriege an verschlagener Tätigkeit, Gewandheit und List sich einanderüberbieten zu sehen, so muss man doch gestehen dass diese Eigenschaften sich in der Geschichte wenig zeigen. 5L’instable subordination des moyens à la fin poursuivie se répète pour l’essentiel à l’échelle plus fine où se distinguent les deux aspects théoriques fondamentaux de la conduite de la guerre, la tactique et la stratégie. Dans De la guerre, Clausewitz la définit comme un acte de violence engagé pour, comme dans un duel, rendre l’adversaire incapable de toute résistance et ainsi le soumettre. « Mais ces deux choses faites, ajoute Clausewitz, la guerre – c’est-à-dire la tension et l’action ennemies des forces hostiles – n’est pas achevée si la volonté de l’ennemi n’est pas également jugulée, c’est-à-dire si son gouvernement et ses alliés ne sont pas contraints à signer la paix ou le peuple forcé à se soumettre » (De la guerre). 12Cette connotation morale ne semble toutefois point être un fait intentionnel chez Clausewitz, dans la mesure où lui importent essentiellement la réalisation et l’atteinte des buts pour lesquels sont mobilisés les moyens en cause. (VK, Livre I, chap. 1)! >> L’art de la guerre selon Sun Tzu sur un post-it. 1, § 3-5, p. 52-54). La guerre se caractérise par sa fin et ses moyens. Document 1 : La guerre selon Clausewitz « La guerre n’est qu’un duel sur une grande éhelle [...]. 8 C’est l’objet du chapitre X (intitulé « Die List », autrement dit « la ruse », « l’artifice ») du livre III (DG, p. 212-213), dont la leçon s’anticipe déjà au chapitre IX, consacré à la surprise. Dans De la guerre, Clausewitz la définit comme un acte de violence engagé pour, comme dans un duel, rendre l’adversaire incapable de toute résistance et ainsi le soumettre. Clausewitz a démontré avec force la compénétration du politique et du militaire dans l’acte de guerre. En conséquence aucune représentation préalable de la conduite de la guerre ne saurait prétendre épuiser cognitivement son objet ni le soumettre définitivement aux règles et aux principes sous lesquels le chef militaire prétend l’emporter. Adresse : 2, avenue Gaston Berger CS 24307 F-35044 Rennes cedex France. Merci, nous transmettrons rapidement votre demande à votre bibliothèque. Les ruses et les pièges n’y peuvent survenir que de manière tactique, rare, annexe ; ces artifices sont des actions superficielles consistant à se montrer tel que l’on n’est pas, en difformité à l’égard du concept de la guerre. Clausewitz affirme que les deux ennemis d’une guerre sont animés par une intention et des passions hostiles qui sont théoriquement susceptibles de les conduire aux extrêmes. 22 Ibid., p. 212. ». Il ne convient donc pas avec l’art de la guerre et de sa conduite. 33 Les trois actions réciproques sont présentées au tout début de l’ouvrage (ibid., Livre I, chap. Ainsi, dans l’engagement des forces, la volonté du stratège doit-elle communiquer sa détermination résolue à l’ensemble des masses mises en mouvement31, de telle sorte que chacune, dans sa direction d’action, tende à l’expression d’un maximum de puissance. C - 13013 Marseille FranceVous pouvez également nous indiquer à l'aide du formulaire suivant les coordonnées de votre institution ou de votre bibliothèque afin que nous les contactions pour leur suggérer l’achat de ce livre. Ainsi, jusque sur le théâtre plus fin du champ de bataille, Clausewitz manifeste-t-il le souci de ménager deux ordres de déterminations : d’une part, la guerre reste dans son principe une activité théorique, elle a besoin de règles à appliquer et de connaissances sans lesquelles sa conduite est aveugle ; d’autre part, ces règles et ces principes de connaissance ne valent que dans la mesure exacte où ils permettent d’atteindre une fin intrinsèquement incertaine, et qu’il s’agit non pas de représenter mais de précipiter. => Dans votre réponse, présentez le document 1 et évidemment Clausewitz afin de présenter sa définition de la « guerre réelle » (que vous pouvez opposer à la notion de « guerre … Art et technologies : la création artistique à l’épreuve des «... Art et technologies : la création artistique à l’épreuve des « artefacts natu... Suggérer l'acquisition à votre bibliothèque. Elles participent de cette logique de la guerre qui conduit le pouvoir de la volonté propre à sans cesse rechercher d’être plus, de s’augmenter toujours afin de déprimer le pouvoir adverse. 16 Kant E., Critique de la faculté de juger (Kritik der Urteilskraft, 1790), § 43, 2, Philonenko A. La guerre reste un conflit de volontés où il s’agit de réduire finalement celle de l’adversaire à son propre gré. »), 23 Idem (trad. 9En art, du savoir au pouvoir la conclusion n’est pas bonne. 11Dans cet art, la place de ce que Clausewitz nomme die List20 (ruse, artifice) se trouve ménagée au livre III, consacré précisément à la stratégie, laquelle établit le plan de guerre et y subordonne la série éventuelle des actions propres à conduire vers sa perfection21. De la guerre, ouvrage inachevé publié en 1832, un an après la mort de son auteur, marque une rupture radicale dans la façon de concevoir le phénomène de la guerre. (VK, livre II, chap. modifiée). 8Que du savoir ne se déduise pas le pouvoir, rapproche le propos de Clausewitz de la conception kantienne de l’art, qui repose sur la distinction tranchée entre pouvoir et savoir : Et de même ce que l’on peut, dès qu’on sait seulement ce qui doit être fait, et que l’on connaît suffisamment l’effet recherché, ne s’appelle pas de l’art. Même s’il compare ensuite la guerre au commerce et à la politique3, il nous faut rendre raison de cette préférence de l’art sur la science, d’autant que le chapitre premier du même livre II s’intitulait déjà : Division de l’art de la guerre (Einteilung der Kriegskunst4).